Quatrième jour - cette fois l'aventure sera totale !
Le but de cette journée était - entr'autres - de franchir le nouveau
pont sur le Danube construit entre Calafat, Roumanie, et Vidin,
Bulgarie (https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_Calafat-Vidin). Auparavant
il n'existait qu'un seul pont entre les deux pays, au sud de Bucarest,
entre Giurgiu et Ruse (https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_de_l%27amiti%C3%A9_Rouss%C3%A9-Giurgiu). Ce n'est pas facile à organiser, car il n'y a qu'un seul train par jour qui y passe.
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Voilà mon train qui arrive : une voiture à places assises de seconde
classe, une voiture couchettes, et une voiture lits. Pas de voitures
de service intérieur car c'est un train de nuit. Il vient de Budapest,
et a fait, dans le noir, le même chemin que ce que j'ai fait hier.
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C'est parti. Et, oh merveille, dans une voiture dont les vitres peuvent
s'ouvrir !
Au fond, un 'tas' de voitures - y compris des deux étages de première
génération - que les chemins de fer roumains n'utilisent plus.
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On quitte la voie principale. On ne le voit pas très bien, mais on a
changé de machine, aussi. Toujours des quantités de matériel à
l'abandon.
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La région n'a pas l'air très en forme, économiquement parlant. Ceci
est juste un exemple, il y a pas mal d'industries qui ne tournent plus.
Celle-ci, quand elle fonctionnait encore, devait surement être un bon
client du rail...
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Nous avons quitté la ligne principale. Les caténaires ont disparu.
Et ici on voit un peu mieux notre nouvelle machine, c'est une petite
monocabine, à peine plus qu'un engin de manoeuvres. Mais bon, à la
vitesse qu'on va, et la charge remorquée, il ne faut pas beaucoup plus.
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Je ne le savais pas encore, mais nous sommes sur une voie unique.
Et voici notre premier garage pour croisement. En plus des signaux
fixes, tous les cheminots en poste fixe le long des voies font aussi
des signaux à main, quasi systématiquement.
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Et voici notre train croiseur.
Nous sommes en fait sur une petite ligne locale, qui relie la gare
de Craiova au petit village de Calafat, sur les bords du Danube. Cette
ligne s'est brutalement vue propulser au rang de liaison internationale
avec la réalisation du pont. Mais l'équipement n'a pas encore suivi,
comme vous allez le voir.
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La petite gare de Podari, seule localité d'importance le long de cette
ligne. Toutes les autres gares sont perdues dans la campagne et ne
desservent que quelques hameaux. Il n'y a que 60 km environ, mais les
trains du service intérieur mettent 3 heures pour faire le trajet.
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Et voilà la surprise : à la sortie de la gare, signaux mécaniques !
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Partout sur les faisceaux, du matériel abandonné. Celui-ci ne roulera
plus.
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Sortie de la gare suivante : petit poste, signaux mécaniques, lanternes
d'aiguillages. Le tout manifestement d'inspiration allemande...
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Encore un beau signal mécanique au passage.
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Les barrières de PN sont tout aussi artisanales. Commandées par un
treuil à manivelle depuis le poste voisin. Si pas de poste tout près,
pas de barrière. Pas vu un seul PN automatique.
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Mais soudain, le paysage change : plus de tac-tac, roulement plus doux,
des caténaires... On change de siècle !
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En fait, nous sommes à Golenti. C'est près d'ici qu'est embranchée la
ligne vers le nouveau pont. Toute l'infrastructure a été refaite, mais
je doute fort que la caténaire soit très utile avant longtemps.
Assez curieusement, nous allons changer de machine ici. La diésel
roumaine est dételée et remplacée par la machine bulgare qui attend
là. Elle ne nous conduira que jusqu'à la prochaine gare ; pourquoi la
machine roumaine ne va-t'elle pas jusqu'au bout, ça je ne comprends pas.
Ce relais de machine coute quand même une demi-heure...
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Nous voilà repartis. Machine bulgare en tête, mais nous sommes toujours
en Roumanie. La frontière entre les deux pays est au milieu du fleuve.
Nous sommes ici sur la ligne nouvelle qui conduit au pont. Nous avons
laissé la ligne originale qui mène à Calafat sur notre gauche (je l'ai
vue trop tard pour la prendre en photo.
Si j'ai bien compris ce que j'ai vu sur Google Earth, il y avait
autrefois un bac - pour voitures et véhicules ferroviaires - entre
Calafat et Vidin. Abandonné depuis quand, je ne sais pas. A cause du
nouveau pont ? Peut-être. La gare de Calafat parait franchement
surdimensionnée pour les besoins locaux, même suivant les critères
communistes. L'existence du bac explique peut-être cela.
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Et nous voilà sur le pont ! C'est un pont mixte, routier (deux bandes
de circulation) et ferroviaire (une voie). On a peut-être vu un peu
juste...
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C'est un pont à haubannage central. Il y a des photos de ce pont
sur le net, pour se faire une meilleure idée. Depuis le train, les
photos ne sont pas très parlantes. En fait, on a profité de la présence
d'iles dans le fleuve pour faire un pont dont les portées ne sont pas
trop longues.
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Il n'y a pas grand monde sur la route. Même pas des camions, ce que
je trouve étonnant. Quand je suis passé sur le pont Giurgiu-Ruse il y
a 6 ans, il y avait peu de voitures, mais plein de camions.
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Le Danube. Les iles ont simplifié le travail des constructeurs.
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A l'autre bour du pont, la route plonge vers le bas et la voie passe
au dessus.
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Voilà on est passés - et on est en Bulgarie. Petit regard en arrière,
mais ce pont n'est pas très spectaculaire. Je suis un peu déçu, je
l'avoue...
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Nous allons mantenant entrer en gare de Vidin, qui est en cul-de-sac
de l'autre côté du fleuve. La nouvelle ligne est accessible grâce à
un triangle, dont nous parcourerons deux des branches. Nous allons maintenant entrer en gare de Vidin, qui est en cul-de-sac
de l'autre côté du fleuve. La nouvelle ligne est accessible grâce à
un triangle, dont nous parcourerons deux des branches.
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Dans la courbe du triangle - on voit un peu mieux notre machine. Ici
aussi, pas mal d'industrie à l'abandon.
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Nous rejoignons l'autre branche du triangle, que nous parcourerons
tantôt après avoir fait tête à queue.
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Et voilà, entrée en gare. Notre machine pour la suite du trajet nous
attend.
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Pour les gens qui descendent ici, un quai a été "stérilisé" pour
canaliser les voyageurs vers le poste de contrôle. Pour ceux qui
continuent, le contrôle se fera dans le train.
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Mais pour ceux qui préfèrent passer inaperçus, ça ne semble pas
bien compliqué de passer de l'autre côté... Maintenant qu'on approche
de l'orient, on commence à voir des gares de bus assez typiques, et
aussi les fameux taxis collectifs.
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Sur la voie d'à côté, une rame de cing voitures de service intérieur
attend. La machine vient nous prendre, mais ce n'est qu'un faux
départ.
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On va juste refouler et accoupler avec l'autre rame. En queue,
un "gilet orange" dirige la manoeuvre.
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Arrivée d'un autre train, même machine et même voitures.
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Et nous voilà partis. La rame est cette fois plus respectable, 8
voitures au total. On va maintenant faire omnibus jusque Sofia.
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On est arrivés du pont par ici...
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Et voilà le côté du triangle que nous n'avons pas parcouru.
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Grande gare, infrastructure démesurée... et déserte. Quand les autorités
locales reçoivent des fonds pour construire, ils ont parfois tendance à
faire n'importe quoi. On a vu ça chez nous aussi.
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Dernière vue sur la plaine alluviale du Danube...
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... dont il faut sortir. Ca monte !
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Mais notre petite machine s'en sort vaillament.
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Première gare de la litanie. Au début c'est amusant, et puis ça lasse
un peu, quand même.
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Je croyais que les signaux OSJD étaient les mêmes partout. Ce modèle
là, je ne connaissais pas.
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Un peu partout sur le trajet, des friches industrielles, autrefois
reliées au rail...
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... des gares dotées de moyens de transbordement tout autant
impressionnants que désormais inutiles...
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... de tours d'éclairage comme si elles étaient actives toute la nuit...
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... et de postes qui ne surveillent plus aujourd'hui qu'une ou deux
voies d'évitement.
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J'ai l'impression d'évoluer au milieu d'un champ de ruines...
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... d'un cimetière de matériel roulant soviétique...
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Mais que sont devenus les gens qui autrefois faisaient fonctionner
tout cela ?
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Il y a des épaves qui roulent encore... Electrichka construite par
Riga
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Voilà notre "mouvement contraire" qui retourne à Budapest. Et au
milieu, une autre électrichka qui a l'aie en un peu meilleur état
que la première. Je serais curieux de voir l'intérieur.
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Il y a encore des vestiges de la traction vapeur : toboggan de
chargement des tenders...
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... et plaque tournante.
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Même machine que la nôtre, en tête d'un train de marchandises. Je n'en
ai pas vu beaucoup.
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Ici nous allons rebrousser. Ca semble une gare de correspondance
importante...
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Car deux autres trains vont arriver.
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Pas de commentaire...
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A partir d'ici, le paysage va devenir spectaculaire. Je suis maintenant
dans la dernière voiture du train.
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Nous allons suivre cette rivière pendant un bon moment.
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Il faut passer de l'autre côté de ces montagnes.
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Matériel de chantier... On verra pourquoi plus loin.
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Normalement par ici on roule à droite. Mais nous allons rouler un bon
moment à gauche pour profiter d'une voie renouvelée et éviter les
ralentissements causés par le mauvais état de l'autre.
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Toujours le long de la rivière. Et comme souvent dans ces pays,
très peu d'ouvrages d'art communs aux deux voies... plus difficiles
à bombarder !
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On voit bien que notre voie a été refaite...
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... l'autre, elle en aurait besoin aussi.
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Tunnels jumeaux... z'avez vu l'état des voies ?
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Heureusement, on y travaille...
Notez, sur cette photo comme sur pas mal d'autres, la caténaire
inclinée, comme dans le sud-ouest de la France, mais en version 25 kV.
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Toujours les ouvrages d'art jumeaux. Je vous mets celle-ci aussi pour
le paysage.
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Voilà ce que ça donne quand l'infrastructure est refaite. Traverses
béton, longs rails soudés, caténaire polygonale. Pas spectaculaire,
on ne va pas doubler la vitesse - le relief ne le permettrait pas -
mais tout le réseau a besoin de cette cure de jouvence, suite à 20
ou 30 ans de manque d'entretien. La tâche est immense...
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Fin de la section en travaux, on repasse à droite.
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On approche de Sofia. Les BDZ ont acheté une vingtaine de ces
automotrices, mais ils ne savent pas les payer. Les banquent menacent,
mais que peuvent-elles faire ?
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Entrée en gare de Sofia. Ici aussi, il y a des travaux. Les wagons
au centre de l'image sont des ballastières.
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Tout dans le fond, la voiture blanche avec une ligne rouge, c'est une
voiture turque. Accouplée à des voitures de service intérieur bulgares.
Ce qui me ferait bien croire qu'en plus du train de nuit, il y aurait
aussi un train de jour qui franchit cette frontière ?
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Et voilà, en gare de Sofia, vue de deux des quais qui ont déjà été
reconstruits.
Demain, nous jetterons un coup d'oeil aux trams de Sofia avant de
repartir.
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